Autofiction
Mes préférées sont les femmes écrivain qui s’autonarrent, s’autofictivent
C’est ce que j’entends de mieux
Ici on n’a pas réussi à écrire d’histoire ou de nouvelle passé ses huit ans, on a préféré empiler des journaux à moitié vide parce que la vie prend trop de place, on a jamais pu mettre les autres personnages au même rang que Soi, cette grande histoire à vivre et faire vivre, Ernaux rapportait cette phrase qui la touchait : “Voglio vivere una favola”, y’a que ça dans la vie, que ça soit une fable.
On a toujours préféré les grands personnages, tu connais la chanson : les femmes qui écrivent et qui sont ce qu’elles écrivent, les hommes qui fuient à demi-moi la littérature, qui y sont attachés, par quelconque moyen ; tous faibles devant une encre qu’on voudrait maîtriser.
Comprendre depuis peu qu’on est un peu narcisse un peu reflet image, que ce qu’il nous a dit au printemps dernier n’était peut-être encore qu’un reflet, se demander si c’est pas Soi le Fou, au bout du compte, et puis tout ça n’est qu’un cercle vicieux si on veut.
Parler de soi, beaucoup, se retrouver entre toutes les lignes, lécher l’encre, corner les pages, majusculer les amours et complications, anonymiser, comme si quelqu’un en avait quelque chose à foutre des détails de sa vie.
Parler à la troisième personne, tiens, je l’avais jamais fait, c’est toi dans ton faux altruisme qui me l’a appris, toi qui aimes être sociologue de ta propre vie, toi qui jalouse la sincérité avec laquelle vivent les gens, toi qui est un homme.
Finalement ça me plaît bien, on se ressemble.

